ALLOCUTION DU 27 MAI 2008


La Résistance est un événement majeur de l’Histoire de notre pays.
C’est ce qui rendit au peuple français son honneur et sa liberté ; et c’est surtout ce qui permit à la France de conserver sa souveraineté et son indépendance après la guerre.

La Résistance, c’est le patriotisme, le courage de tous ces soldats sans uniformes, le sacrifice de beaucoup et c’est aussi la constitution du C.N.R. rassemblant en son sein au moment de sa création, le 27 mai 1943 :

  • Pascal COPEAU, pour Libération-sud.
  • Jacques-Henri SIMON, pour l’Organisation Civile et Militaire.
  • Claude BOURDET, pour Combat.
  • Jacques LECOMPTE-BOINET, pour Ceux de la Résistance.
  • Claudius PETIT, pour Franc-tireur.
  • LENORMAND, pour Ceux de la Libération.
  • Charles LAURENT, pour Libération-nord.
  • Pierre VILLON, pour Front National.
  • Marc RUCARD, pour le Parti Radical et Radical Socialiste.
  • Georges BIDAULT, pour les Démocrates Chrétiens.
  • Jacques DEBRU-BRIDEL, pour la Fédération Républicaine et les Républicains Nationaux.
  • André MERCIER, pour le Parti Communiste.
  • André LE TROQUER, pour le Parti Socialiste.
  • Louis SAILLANT, pour la C.G.T.
  • Gaston TESSIER, pour la C.F.T.C. Sous la présidence du regretté Jean MOULIN et ayant pour secrétaire général : Pierre MEUNIER et secrétaire général adjoint : Robert CHAMBEIRON.

    Tous, sans exception, malgré leur diversité, ont voulu offrir aux Français des « Jours heureux ».
    C’est en effet le beau titre qu’ils avaient choisi pour les propositions contenues dans ce que l’on a appelé le programme du C.N.R. né le 15 mars 1944.
    Preuve du consensus : tous les partis politiques inclurent ces propositions dans leurs programmes lorsqu’ils se présentèrent devant les électeurs. Le gouvernement élu s’employa à mettre en place un certain nombre de mesures qui améliorèrent singulièrement la vie des Français.
    C’est ainsi, qu’en deux ans furent instaurés : la Sécurité Sociale, les prestations familiales, l’assurance vieillesse, le salaire minimum vital ( ancêtre du S.M.I.G. ), la loi sur les Comités d’entreprise …

    Aujourd’hui, il ne se passe pas un jour sans que ces acquis ne soient remis en question, émiettés ou vidés de leur contenu. Ainsi, pour M. Kessler, ancien n° 2 du M.E.D.E.F., est venu le temps de ( je cite ) « réformer ce qui n’était qu’un compromis entre gaullistes et communistes » et de « défaire méthodiquement le programme du C.N.R. »
    . Mais ce programme est un bien public. C’est l’héritage que nous a légué la Résistance, que nous ont légué Jean Moulin et avec lui tous ceux qui ont lutté et ceux qui ont donné leur vie pour que notre avenir soit meilleur. C’est à nous de le défendre. Voulons-nous capituler sans nous battre ? Ce n’est pas ce que nous ont enseigné les résistants.

    Pour terminer je voudrais citer les déclarations de quatre résistants, membres du C.N.R.:

    - Louis SAILLANT, en 1944, lorsque le programme fut remis au général DE GAULLE :
    « C’est plus qu’un document sur lequel on se prononce. C’est aussi un programme de gouvernement pour lequel on a combattu, sur lequel on compte, par lequel on verra se traduire dans la vie ce qui n’était qu’aspirations légitimes et nobles entre toutes.
    Le C.N.R. fait confiance au gouvernement provisoire de la République.
    Cette confiance sera communicative ; elle s’épanouira dans un ensemble de réalisations qui feront de la France une nation politiquement libre, socialement juste, économiquement forte.
    Ainsi, le C.N.R. aura, à ce moment-là, mais à ce moment-là seulement, accompli la mission historique qui fut et demeure la sienne. »


    - Jacques DEBU-BRIDEL, en 1974 : « …les grandes lignes du programme du C.N.R. pour l’indépendance nationale, les libertés républicaines, la démocratie et la justice sociale demeurent toujours d’actualité »

    - Pierre VILLON, la même année ; « Si le C.N.R. a fini par adopter ce texte à l’unanimité, c’est bien parce qu’il reflétait la pensée et les aspirations de l’immense majorité des résistants… Aussi le contenu de ce programme n’a pas perdu de son intérêt et mérite qu’on y réfléchisse. »

    - Robert CHAMBEIRON, en 1995 : « Peut-on dire que le programme du C.N.R. a conservé son caractère d’actualité ? La réponse est oui…ce qui demeure, et constitue un tremplin dans la bataille contemporaine, ce sont les valeurs de caractère universel qu’il contient, c’est-à-dire la liberté, la démocratie, la justice sociale, la solidarité, la tolérance, l’indépendance nationale…à une époque où sont remises en cause ces valeurs de la Résistance, ces valeurs de la République. »

    ……..A méditer !!!


    COMPTE RENDU DE LA CEREMONIE :
    "LA MARSEILLAISE" DU 29 AVRIL 2008


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