Assemble Générale de 2006

Le monde tel que le découvrent les jeunes Français d’aujourd’hui n’a rien de particulièrement agréable. L’environnement international est lourd de menaces. L’avenir est incertain. Dans ce contexte d’inquiétude, d’où tous les repères moraux paraissent avoir disparu, sans doute le souvenir de la Résistance serait-il de nature à faire renaître dans les esprits quelque chose qui ressemble à un espoir.

Car, comme l’a dit le poète,
« c’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière »

Cette lumière, nous y avons cru, nous, voici longtemps déjà, lorsque les troupes ennemies campaient sur notre sol, lorsque des élites prétendues prêchaient aux Français l’humilité et l’obéissance, lorsque le régime de Pétain, retournant les alliances, se vautrait dans la collaboration, lorsque les nazis allemands et leurs domestiques français pratiquaient allègrement ce crime contre l’humanité, le génocide. Le souvenir de cette lumière ne doit pas rester à l’état de relique, enfermé dans notre mémoire. Nous devons le propager, le faire largement connaître, sans prétendre jouer les historiens (que nous ne sommes pas), mais simplement en contant aux jeunes d’aujourd’hui (et aussi à leurs aînés) les heures difficiles, mais exaltantes, que nous vécûmes au cours de la guerre, de 1939 à 1945.

Nous restons quelques-unes et quelques-uns, de moins en moins nombreux, à pouvoir aujourd’hui encore transmettre cette mémoire. Mais la rapidité avec laquelle disparaissent les anciens Résistants montre qu’il y a urgence à les remplacer dans cette tâche.

Déjà, comme le rappelle le dernier numéro du journal national de l’ANACR, « France d’abord », certains néo-révisionnistes ne cachent pas le plaisir que leur procure la prochaine disparition des derniers Résistants. L’un d’eux, tout récemment, n’a pas hésité à déclarer : « Bientôt, il n’y aura plus de Résistants, et nous serons libérés de la pression de la mémoire vivante dans l’écriture de l’histoire ».

Singulier historien que celui-ci : alors que la majorité de ses confrères cherchent à obtenir le plus possible de témoignages, il ne pense, lui, qu’à s’en débarrasser. L’existence des Résistants encore vivants lui porte ombrage. Pour un peu il s’exclamerait : « Ah ! que la Résistance aurait été belle, s’il n’y avait pas eu de Résistants ! ».

Il est vrai que les témoins dignes de ce nom parlent de ce qu’ils ont vécu, et rendent fort difficiles les falsifications de l’histoire… Ce sont en somme des empêcheurs de tourner en rond ! Qu’ils meurent donc vite, laissant à ce personnage, et à ses semblables, toute latitude pour inventer une histoire de leur cru, conforme à leurs souhaits, sinon à la réalité. Notre homme, sans doute, déplore que la répression nazie ne soit pas parvenue à faire disparaître jusqu’aux derniers les hommes et les femmes qui luttèrent pour la Libération de leur pays.

A l’heure où les Résistants survivants, dans toute la France, ne se comptent plus que par centaines, il est bon que les Amis de la Résistance, reprennent le flambeau. Ici, à La Seyne, ils ont déjà commencé : nous travaillons ensemble depuis plusieurs années. Riches de ce qu’ils auront appris en assistant à nos rencontres avec les jeunes dans les lycées, les collèges, les écoles, et de ce que leur auront apporté leurs propres recherches, les Amis sauront nous remplacer lorsque nous aurons tous disparu. Ce sont eux qui feront revivre devant les jeunes de demain les luttes que menèrent les Résistants, dont certains, nombreux, sortaient à peine de l’adolescence : lycéens ou apprentis, unis par la haine de l’occupant, la volonté de libérer la France, mais aussi, par la même occasion, de mettre un terme définitif au nazisme. Car le combat n’est pas fini, contre cette idéologie monstrueuse qui avait mis le monde à feu et à sang, et qui, aujourd’hui encore, tente de recruter de nouveaux adeptes.

BON COURAGE, AMIS DE LA RESISTANCE ! CAR LA TACHE SERA RUDE. MAIS NOUS SOMMES SURS QUE VOUS SAUREZ LA MENER A BIEN.


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Pages réalisées par Louis VAISSE