Germaine HENAFF nous a quittés.
Le comité local de Résistance l’A.N.A.C.R. a appris avec tristesse le décès de Germaine Hénaff survenu dans sa 99ème année.
Avec elle disparaît un témoin important de la Résistance nationale.
Apprentie dès l’âge de 14 ans, Germaine Chaplain ( c’est son nom de jeune fille ) gravit les échelons et devient première main dans la Haute Couture parisienne. Révoltée par les conditions de travail et de salaire, elle adhère au syndicat de l’habillement C.G.T.U. en 1934 et recrée le « syndicat des midinettes ».
En 1935, elle est à l’origine d’une grève suivie par de nombreuses couturières des grandes maisons de couture parisiennes, qui aboutira à la satisfaction de nombreuses revendications.
En 1936, elle épouse Eugène Hénaff.
Membre du Parti Communiste et de la C.G.T., Germaine a été une résistante de la première heure.
Dès 1940, elle assure les liaisons pour la C.G.T. clandestine.
En 1941, après l’évasion de son mari du camp de Châteaubriant, elle confie ses trois enfants à sa sœur qui se réfugie en Bretagne. Elle ne les reverra qu’à la fin de la guerre.
Commence alors le combat clandestin. Elle a d’abord été responsable de la protection de son époux Eugène Hénaff, membre de la direction des Francs Tireurs et Partisans Français.
Devenue agent de liaison du comité militaire national des F.T.P.F., elle était chargée de transmettre les directives et le matériel clandestin aux responsables interrégionaux et assurait la liaison avec les agents de la direction du Parti Communiste clandestin.
A la Libération, elle a été décorée de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance.
Elle devient membre du comité national de l’Union des Femmes Françaises puis rédactrice en chef du journal « Femmes Françaises ».
De 1951 à 1975, elle assure les rubriques féminines et pratiques de « La Vie Ouvrière », hebdomadaire de la C.G.T., et devient membre du comité de rédaction de cette revue. Parallèlement, elle fait partie du bureau départemental de l’A.N.A.C.R. en Seine-Saint Denis.
En 1980, elle est élue membre du comité national de notre association.
Fin 1984, elle vient s’installer à La Seyne et adhère aussitôt à notre comité local où elle apportera ses témoignages aux élèves de la ville aussi longtemps que sa santé le lui permettra.
Militante infatigable et fidèle, Germaine restera un exemple pour nous.
Ses cendres ont été transférées auprès de son époux dans le carré du comité central du P.C.F. au cimetière du Père Lachaise à Paris au cours d’une cérémonie, le 21 février dernier.
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Pages réalisées par Louis VAISSE