ALLOCUTION DU 27 MAI 2004.
Cette année encore, par ma voix, l'ANACR et Les Amis de la Résistance ANACR vous convient à commémorer la création du Conseil National de la Résistance le 27 mai 1943 alors sous la présidence de Jean Moulin et constitué des représentants des mouvements de Résistance (Libération, Combat, Franc -tireur, organisation civile et militaire, ceux de la Résistance, ceux de la libération et Front National – le vrai ! - ), des partis politiques ( Parti Communiste, Parti radical et radical socialiste, démocrates chrétiens, Fédération républicaine et Républicains nationaux, Alliance démocrate et Parti socialiste ) et des syndicats ( CGT et CFTC ).
A la veille de la commémoration des débarquements en Normandie et en Provence, rappelons que la progression des armées de libération n'aurait pas été aussi rapide, notamment dans notre région, si la Résistance n'avait pas préparé le terrain. Le 6 août 1944, le général de Lattre de Tassigny adressait aux troupes françaises qui allaient débarquer en Provence quelques jours plus tard son « ordre du jour n°1 » qui était rédigé ainsi :
« Sur le sol de France, nous trouverons encore une autre armée, une armée inconnue, l’armée de la Résistance, qui lutte avec une énergie farouche, dans des conditions difficiles ; une armée qui compte déjà des milliers de victimes ; une armée traquée, sans uniforme, issue de tous les milieux de la Nation et de toutes les classes de la société… »
Le commandant en chef des forces alliées, le général américain Eisenhower lui-même considérait que la part de la Résistance dans la lutte contre l’occupant équivalait à l’action de 15 divisions militaires.
L'action conjuguée de l'armée des ombres et des soldats en uniformes a donc permis à la France de se libérer des occupants nazis. Il est légitime de leur rendre hommage à tous : soldats et résistants.
Sa liberté retrouvée, encore fallait-il que notre pays puisse conserver son autonomie. C'est pourquoi sans tarder une série de mesures qui constituaient un véritable un programme de gouvernement furent mises au point par les membres du CNR et virent le jour le 15 mars 1944, il y a donc un peu plus de 60 ans.
Quelques unes de ces mesures, proposées par des hommes d'horizons très divers ont été à l'origine d'avancées économiques et sociales importantes initiées par le gouvernement d'après-guerre et dont nous bénéficions encore, du moins pour quelques unes d'entre elles, mais de moins en moins, hélas! Ce programme n'est pas bien long ( en 2 pages tout est dit ) mais ô combien dense et généreux! Il se base sur les principes mêmes de notre République.
Liberté : avec pour premier objectif la libération du territoire national mais aussi liberté de pensée, de conscience et d'expression, liberté de la presse, liberté d'association, de réunion et de manifestation. Egalité de tous les citoyens devant la loi, égalité des chances en commençant par l'accès pour tous à l'éducation et à la culture afin de permettre à toutes les catégories sociales de postuler aux postes de direction. Pour tous, le droit au travail mais aussi au repos.
Fraternité enfin et solidarité grâce à l'instauration des régimes de retraite et de sécurité sociale. Solidarité aussi envers celles qui étaient à l'époques les colonies françaises pour lesquelles était suggérée une extension des droits politiques et économiques.
Voilà les grandes lignes de ce programme qui nous semblent, aujourd’hui, couler de source . C'est l'héritage que nous ont légué nos aînés qui, dans la tourmente, avaient souhaité un avenir plus libre et plus solidaire pour le peuple français. Une grande leçon à méditer 60 ans après, alors qu'un peu partout dans le monde l'intérêt égoïste prévaut et que la soif du pouvoir et de l'argent génère les guerres avec leur cortège de morts, d'exactions et de ruines.
Que les valeurs de la Résistance ( liberté, solidarité, générosité, honneur, justice et paix ) soient les nôtres et celles des générations futures afin que notre pays soit à jamais épargné !
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Pages réalisées par Louis VAISSE