RECUEIL DE DOCUMENTS
Extraits
d'un coffret
édité par les Editions Beauval
gracieusement prété par Mr Armando
.
Sommaire complet du coffret : Cliquez ici
Page Documents, serie 01
Document 7
Novembre 1940. Première manifestation résistante : celle de lycéens et étudiants, le 11 novembre, à l'Arc de Triomphe de l'Étoile. Premier numéro aussi de l'Université Libre, que voici.
Rendant compte de la manifestation de l'Étoile et de la répression qui suivit, il s'indigne de l'arrestation et de la révocation du Pr Paul Langevin, annonce le refus de toute collaboration par le Pr Frédéric Joliot, proteste contre l'antisémitisme, le retour des congrégations enseignantes et les « nouveaux programmes réactionnaires de Vichy ».
Langevin et Joliot étant tous deux communistes, il est incontestable que les intellectuels du Parti prennent ici une première attitude publique de résistance face à 1' « occupant et aux traîtres de Vichy ».
Le fondateur de l'Université Libre était le professeur communiste Jacques Solomon, gendre de Paul Langevin.
L'Université Libre subsistera jusqu'à la libération. .
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Document 9
Juillet 1941. Depuis le 22 juin, les armées allemandes ont pénétré en U.R.S.S. La Légion des volontaires français contre le bolchevisme est née. Sur cette photographie, un de ses bureaux de recrutement avec, sous le portrait du maréchal Pétain, cette injonction : « Défense aux juifs de stationner devant cette vitrine. »
B.N. Estampes.
Collection Safara
Document 10
Août 1941. Dans les rues de Paris, aucune automobile privée ne pouvant plus circuler, régnent les vélos-taxis. Celui-ci a pris pour nom ; « Pourquoi pas? »; en effet.
B.N, Estampes.
Document 11
29 août 1941. La Résistance active des réseaux de la France Libre a commencé dès août 1940 avec l'envoi de Londres des missions Saint-Jacques (zone occupée), puis Fourcauld (zone libre) et Rémy (Espagne).
Au même moment naissent les premiers mouvements de Résistance, notamment le Mouvement de Libération Nationale de Frenay à Marseille dont Guillain de Bénouville sera le principal historien.
A la fin de 1940, en même temps que naît, à Vichy, dans la Légion des combattants, le réseau Alliance de Loustaunau-Lacau, fidèle du Maréchal, que naît aussi à Paris le réseau du Musée de l'Homme, débarque clandestinement en France le commandant d'Estienne d'Orves, chef du 2e Bureau de la France Libre.
Hélas! le radio qu'il a amené avec lui dénonce la mission aux Allemands et, dès le 21 janvier 1941, d'Estienne d'Orves ainsi que nombre de membres du réseau qu'il a constitué sont arrêtés par l'Abwehr.
Voici l'affiche annonçant aux Français que d'Estienne d'Orves et ses compagnons Barlier et Doornik, condamnés à mort pour espionnage, ont été fusillés. B.N. Estampes, collection Safara
Document 14
Décembre 1941. Les francs-tireurs communistes se déchaînent.
Rien que pour la région parisienne, un rapport allemand fait état, au cours de ce mois, de 221 attentats contre les troupes d'occupation, malgré la consigne donnée par le général de Gaulle. Ce faire-part clandestin annonce l'exécution, comme otages, du député communiste Gabriel Péri et du journaliste communiste Lucien Sampaix. B.D.I.C.
Document 15
Le numéro spécial de janvier 1942 de l'Humanité clandestine annonçant l'exécution de Péri et Sampaix.
B.D.LC. .
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Document 18
La grève aussi est une forme de résistance. La Vie ouvrière, organe des syndicats communistes clandestins, annonce dans ce supplément de février 1942 la grève des mineurs de Montceau-les- Mines qui fera perdre à l'Allemagne en guerre 100 000 tonnes de houille
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Document 19
Numéro du 10 mai 1942 (686e jour de la lutte du peuple français pour sa libération) du Coq enchaîné, journal clandestin lyonnais financé par le Spécial Opérations Executive britannique et dirigé par son responsable à Lyon, Dubourdin. De tendance radicale, le Coq enchaîné lyonnais était rédigé notamment par Menesson, lecteur de l'Institut français de Londres, envoyé par mer en France à l'initiative du Psychological Warfare Executive, organisation de guerre psychologique à direction spécifiquement britannique, comme le S.O.E.
Fait caractéristique de la Résistance, un autre périodique clandestin, parisien celui-là , portera ce même titre de Coq enchaîné, sans que les journalistes clandestins de Lyon et de Paris se connaissent le moins du monde. Le Coq enchaîné parisien était publié par les Bataillons de la Mort, organisation résistante très importante au début de 1942 et qui sera détruite en août et septembre 1942 par la police allemande.
On remarque notamment dans ce numéro du Coq enchaîné lyonnais un compte rendu du « merveilleux présage » qu'avaient constitué les importantes manifestations résistantes du 1er mai 1942 en zone libre, et un article : « Bravo! Giraud! »
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Document 20
Parce que les Francs-Tireurs et Partisans communistes ont annoncé leur intention de commémorer activement l'anniversaire de la bataille de Valmy, les Allemands s'inquiètent.
Ils ordonnent la fermeture des salles de spectacles et interdisent toutes les manifestations publiques les 19 et 20 septembre, dans la région parisienne, imposant même le couvre-feu, de 15 heures à 24 heures, le 20 septembre.
Avis publié dans l'OEuvre, quotidien collaborationniste de Paris, le 19 septembre 1942, et suivi d'un article intitulé : « C'est la population française qu'il s'agit de protéger. »
Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine, Réserve
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Document 21
Papillon gommé anti-juif et anti-franc-maçon de la Jeunesse de France et d'Outre-Mer du capitaine Renault, ancien officier de l'aviation d'assaut; mouvement de zone libre dont la tendance était nettement collaborationniste et dont une partie des membres passera plus tard à la Milice de Joseph Darnand.
Document 22
Tract du Parti communiste français qui se réfère à une date doublement importante : le 22 juin 1942, à la fois premier anniversaire de l'attaque allemande contre la Russie soviétique et jour où Pierre Laval prononce sa fameuse phrase : « Je souhaite la victoire de l'Allemagne », tout en annonçant la « Relève » des prisonniers en Allemagne par des travailleurs volontaires partant renforcer la machine de guerre nazie.
Aux journaux qui annoncent le départ du 150000e ouvrier français pour l'Allemagne, le P.C. réplique : « Pas une heure de travail, pas un homme pour les Boches. »
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Document 25
Août 1942. Les premières déportations massives de juifs opérées en juillet et août 1942, tant dans la zone occupée que dans la zone libre, provoquent de vigoureuses protestations, dont la plus retentissante est celle de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, dans sa lettre pastorale du 28 août. Voici, du même mois, un tract édité par Franc-Tireur. Dénonçant « l'immonde persécution » des juifs, il annonce que « la terreur hitlérienne approche » pour tous
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Document 27
20 octobre 1942. N° 2 d'un autre périodique clandestin, J'accuse, publié par le groupe qui constituera plus tard le Mouvement contre le Racisme et l'Antisémitisme. Pour la première fois, semble-t-il, est révélée ici la liquidation des juifs dans les chambres à gaz. B.D.I.C.
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Document 28
22 octobre 1942. Original de la lettre du général de Gaulle à Jean Moulin lui donnant mission d'assurer « la présidence du comité de coordination » des mouvements de résistance, le futur Conseil National de la Résistance.
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Document 29
23 octobre 1942. Appel aux ouvriers partant pour l'Allemagne au titre de la « Relève » et qui n'ont pu prendre place dans les trains désignés, les 21 et 22 octobre. Avec menace des « sanctions dont ils ont eu connaissance », s'ils ne se conformaient pas à la nouvelle convocation pour le 24 octobre.
Texte du Kommandant von Gross-Paris paru dans l'OEuvre du 23 octobre 1942.
Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine, Réserve.
Document 30
Une imprimerie clandestine. Un peintre, Pontremoli, avait organisé chez lui cette petite imprimerie qu'il faisait fonctionner, pour le Mouvement de Libération Nationale, avec sa femme et un ami, peintre également, Philibert, dans le quartier de l'Opéra, à Paris.
Pontremoli est au centre de la photo.
Document Doisneau-Rapho.
Document 33
27 novembre 1942. Toulon attaqué par les Allemands au mépris de leurs engagements, la flotte française, demeurée très anglophobe après Mers-el-Kébir et Dakar, se saborde.
Un des rares bâtiments à vouloir et pouvoir sortir de la rade pour rallier l'Afrique du Nord fut le sousmarin Casablanca.
Voici la photographie de son héroïque « pacha », le commandant Lherminier qui, malgré de graves blessures aux jambes, continuera le combat en transportant clandestinement, à travers la Méditerranée, de nombreux résistants. Après la libération de la Corse, à laquelle le Casablanca participera, le Ct Lherminier devra sacrifier ses deux jambes.
E.C.A.
Document 34
1er mars 1943. Le combat contre la « Relève », devenue le Service Obligatoire du Travail, est toujours, pour la Résistance, le combat de propagande n° 1.
En témoigne ce n° 25 de Libération, publié en zone sud par l'équipe d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie depuis juillet 1941 : « La jeunesse française répond : Merde! »
On remarquera aussi l'article « Le rassemblement du peuple », typique de l'orientation à l'extrême- gauche d'Emmanuel d'Astier, avant-guerre proche de l'extrême-droite et aujourd'hui compagnon de route des communistes : « Nous sommes les ennemis de la collaboration, mais nous sommes surtout les ennemis du Fascisme. D'un nouveau Fascisme qui tenterait de se lever sur l'imminente défaite allemande, nous ne voulons pas ... la Sainte-Alliance des nantis terrifiés... »
B.D.I.C.
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Document 35
2 mars 1943. Première journée de libre passage à la ligne de démarcation.
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Pages réalisées par Louis VAISSE